Ne vous êtes-vous jamais posé la question : comment vous pourriez quelque peu entraver le mal ici-bas ?

Une petite histoire de Noël qui date, il est vrai, d’environ un demi-siècle, mais dont on peut tirer un enseignement : un soir de Noël, un jeune-homme à la mine sombre, errait dans la ville et entra finalement dans une église où avait lieu un culte. Une vieille petite dame à côté de lui l’observait. « Tu es seul ce soir mon petit ? … moi aussi. Si tu veux, je t’invite à dîner chez moi et à fêter Noël ensemble ». Sans trop savoir pourquoi, le jeune suivi la femme. Il avait prévu ce soir -là un « mauvais coup » qui fut ainsi éradiqué par un geste du cœur d’une vieille femme.

Bien sûr à notre époque actuelle, où les coups de couteaux ne sont pas rares, il serait dangereux de suivre cet exemple à la lettre. – Mais proposer à une personne déstabilisée, qu’elle soit à la rue ou l’un(e) de vos ami(e)s, à prendre quelque part un petit plat ou un café pour la réconforter, l’écouter et avoir l’occasion de l’encourager par des paroles positives, un témoignage chrétien, voire lui offrir un Evangile, peut limiter beaucoup de mal. On peut empêcher ainsi des gestes fatals et même aider cette personne à reprendre sa vie en main et à s’orienter vers un avenir plus serein.

Un autre exemple, très différent : prenant un jour le tramway en ville pour rentrer, comme nous avions du monde le soir, j’avais acheté un dessert. -Le tramway était bondé. A deux mètres de moi se trouvait un jeune inconnu qui me fixait avec un regard chargé d’une haine impressionnante. Je compris le message : « Sale bourgeoise, avec ton petit carton de pâtisserie ! » : Sidérée, je priais intérieurement « Mon Dieu, que dois-je faire ? »

La réponse ne fut pas moins surprenante : « Beaucoup l’aimer !» Je soutenais donc son regard tandis que, instantanément, montait en moi l’Amour de Dieu avec une intensité extraordinaire. Cette situation dura quelques minutes ; puis son regard s’adoucit et enfin se détourna de moi. La prochaine station d’arrêt nous sépara. - Encore très impressionnée je racontais mon expérience à une chrétienne de mon église « mais à quoi cela a servi, je n’ai pas même pu lui parler ? » elle me répondit : « Il a peut-être simplement appris à connaître que l’Amour de Dieu », ça existe.

Un dernier témoignage : transportée à l’hôpital dans un état sans espoir, je restais souriante dans mes moments de lucidités, témoignant de l’Amour de Dieu comme je pouvais, sans doute plus ou moins maladroitement. Et durant mon séjour, voyant tout le dévouement du personnel soignant pour me tirer d’affaire, je m’efforçais autant que possible à leur éviter des efforts et du stress avec ma participation. -Au moment du départ je les remerciais chaleureusement. A ma grande surprise les infirmières alignées près de mon brancard, m’ont répondu « Nous aussi, vous remercions de ce que vous nous avez apporté ». - Qu’avais-je apporté ? Rien que ma maladie. – Mais au travers de ce « mal » Dieu avait fait passer un message.

A l’apôtre Paul, grincheux, à cause d’un mal dont il voulait être guéri, le Seigneur lui répondit :

« Ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Cor 12 v9)

« Aime ton prochain comme toi-même » (Matt 9 v19)

Une Parole ! – Un Regard !

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